Point de vue et image des Chamois

Drôle d’angle que celui choisit par la rédaction du 19/20 de France 3 Limousin Poitou-Charentes le dimanche 1er novembre, pour relater le match opposant Niort à Châtellerault. Il semble révéler que la pillule de la descente des Chamois n'est toujours pas avalée.

Ce n’est pas nouveau
Certes, l’affiche proposée pour ce 6e tour de Coupe de France manquait un peu de brillant. Les deux équipes phares de la région évoluant toutes les deux en CFA, 1 et 2. Certes, à peine plus de 800 spectateurs ont daigné se déplacer pour l’événement.
Cependant le constat d’enlisement du football régional n’est pas une nouveauté. On n’a pas découvert les mauvais résultats en ce début de mois de novembre.
Et contrairement à ce qui est dit ce match n’a pas spécialement donné une mauvaise image du foot en Poitou Charentes.

Un grand stade et ça repart ?
Le reportage place Pascal Gastien, l’actuel entraîneur des Chamois, au cœur du montage pour une explication un peu réductrice de « la déchéance du club ». Les Chamois en seraient-ils là uniquement à cause de la stagnation de l’évolution des infrastructures du club ? « Avec un stade qui ressemble vraiment à un stade de football, Niort ne serait jamais descendu aussi bas… » Le raccourci est un tout petit peu abrupte.
(Soulignons entre parenthèses que ce projet de stade fait cependant grand bruit puisque les deux seules choses que Franck Sauzée, chroniqueur sur Europe 1, a pu dire sur Niort c’est : « Abedi Pelé » et « y’avait pas un projet de nouveau stade ? »… C’est déjà pas mal !)

Des stades des stades oui mais des gros soucis
Le stade est probablement l’infrastructure la plus emblématique pour un club, mais il n’est pas le seul signe de modernité, de professionnalisme et d’ambition. Est-ce vraiment le stade qui fait bien jouer au foot ? Observons le cas de Grenoble, certes monté au firmament du foot français mais aujourd’hui en passe de battre tous les records de déconfiture en L1. Leur belle enceinte ne leur est pas d’un grand secours.

Nantes le grand exemple
Autre exemple, celui de Nantes. Certes le stade de la Beaujoire n’est plus de la dernière fraîcheur mais les résultats médiocres du FCNA ne peuvent pas lui être imputés ! Le club vit une véritable crise d’identité. Il paie cash l’oubli de ses fondamentaux, la mise à l’écart de ses anciens, l’abandon de sa culture, sa prise en main par des personnes peut être trop distantes du terrain…Tiens… cela n'évoque rien pour vous supporter du côté des Deux-Sèvres ?

Les hommes du sérail
Oui. Si le club niortais en est arrivé là c’est sans doute parce qu’il s’est oublié lui-même. Il a renié son passé et cela ne pardonne pas. Ne doit-il pas d'abord retrouver ses fondamentaux avant de réclamer des moyens ?
C'est justement le chemin que semble avoir emprunté les Chamois à l'inter-saison avec la prise de responsabilités d’anciens joueurs niotais. Avec Pascal Gastien, Franck Azzopardi et Karim Fradin aux commandes le club renoue avec ses racines, sur et à côté de la pelouse.

Pour les Chamois, la meilleure nouvelle post-catastrophe sportive (double descente National – CFA, perte du statut pro), c’est probablement le projet et les intentions de cette nouvelle équipe dirigeante. C’est la volonté et la fidélité de ses hommes du sérail qui semble être le premier gage de salut du club niortais. Il serait temps de les soutenir car leur tâche s'avère lourde.

Changer de discours
Les Chamois ont une culture à faire valoir. Une longue histoire qui remonte bien plus loin encore que cette glorieuse fin des années 80 et la montée en Division 1. Il faut sans doute s’appuyer là-dessus, invoquer par tous les moyens le grand esprit bleu et blanc vieux d’un siècle. Et c’est bien à René Gaillard, le tout petit théâtre des rêves qu’il leur faudra se battre.

Loco en panne
Finalement dans ce reportage, seules les paroles de Pierre Lacroix, président du district des Deux-Sèvres, regrettant l’absence de locomotive locale et par conséquent la chute de 10 % du nombre de licenciés, présentaient une réelle actualité, aussi regrettable soit-elle. Pour le reste, rien de nouveau et trop de raccourcis.